Alterapi veut piquer votre communication


11/05/2015


Alterapi
veut piquer votre communication


Alterapi est une sprl originale créée à Philippeville. Son idée ?
Élever des abeilles pour d'autres entreprises...


Et pourquoi pas offrir un pot de miel à ses clients ou à son personnel, en fin d'année ? C'est par cette question que Cédric Sermeus, d'Alterapi, engage la conversation avec d'autres entrepreneurs wallons.


Son idée ? Élever les abeilles pour d'autres sociétés. «Je me suis passionné pour les abeilles il y a trois ans. J'avais parlé d'apiculture avec un ami et je m'étais dit qu'il fallait aller plus loin que le simple fait de ne pas pulvériser ou de planter des essences mellifères chez moi. Au vu de la situation catastrophique des colonies actuellement, la seule solution pour sauver l'espèce, c'est de multiplier les ruches. Mais installer des colonies et se lancer dans l'apiculture n'est pas donné à tout le monde. J'ai donc pensé à ce concept de parrainage par des entreprises... » Avec deux associés, Frédéric Lefèvre et Jean-François Potelle, il a dès lors créé sa propre SPRL, il y a deux ans.


La formule est assez simple : une société, pour 900 € htva/an, peut devenir marraine d'une ruche et de ses 40 000 abeilles. Elle récoltera 50 pots de miel avec des étiquettes à son logo, pour son personnel ou ses clients. Son logo sera apposé sur la ruche, elle obtiendra des nouvelles de ses protégées et pourra procéder à une visite annuelle, en tenue de combat... «Cela peut paraître cher mais c'est le prix du temps et du matériel pour suivre la ruche sur l'année, tout en comptant les importantes pertes, explique Cédric Sermeus. C'est une façon, pour une entreprise, de lancer un projet philanthropique concret, très visible. Le client peut brandir un pot de miel et montrer qu'il soutient la sauvegarde des abeilles en Wallonie...»


Alterapi a bénéficié de terrains communaux pour s'installer. Une prairie de cinq hectares, à Sart-en-Fagne, sert de base à une douzaine de ruches actuellement. D'autres sont installées à Villers-le-Gambon, près de l'école. «Il doit s'agir, là-bas, des plus belles ruches de Wallonie ! Les enfants les ont peintes eux-mêmes, elles sont très colorées. » L'entreprise de Cédric Sermeus assure un suivi des ruches, plante des arbres mellifères autour de celles-ci, se charge de la récolte et met en place une plateforme de suivi des colonies sur internet. «Vu le contexte économique, on a laissé la possibilité à des sociétés de ne parrainer qu'une demi-ruche, pour 500€ par an (et 25 pots de miel). Il est même possible, pour des particuliers, de parrainer un cadre pour 100€ » Une idée originale dont l'apiculteur pense qu'elle pourrait «polliniser les relations entre PME de la région ».



Mortalité des abeilles: la situation empire


Les communes ne peuvent plus pulvériser. Certains produits nocifs ont été retirés des rayons des grandes surfaces et pourtant, il semble que ces deux derniers hivers aient encore été plus durs encore pour les abeilles que précédemment. « Or, les abeilles assurent 8o % de la pollinisation de nos fruits et légumes, rappelle Cédric Sermeus. Je ne sais pas ce que l'on fera quand elles auront presque disparu... » Il cite des statistiques alarmantes : «Sur mes ruches, j'ai perdu 50 % des insectes cet hiver. Je peux m'estimer heureux au regard d'autres. Un apiculteur a perdu ses 15 ruches à Sart-en-Fagne, un autre a vu ses huit colonies mourir. À Franchimont, ce sont sept autres colonies qui sont mortes chez une dame. Toutes ses abeilles. C'est une vraie catastrophe...»


Lui n'a donc «que» 50% de pertes. Pourtant, autour de lui, on ne trouve que des bois et des prés, incultes donc. «Mais l'abeille peut voler jusqu'à 3 km pour aller butiner, surtout en cette période-ci avec le colza dont elle raffole. Or, on a encore vu récemment des agriculteurs pulvériser du colza en fleurs, ce qui est fatal pour les abeilles. Si une butineuse ramène un pesticide dans la colonie, toute la ruche peut mourir en quelques heures. Et les prairies ne sont pas exemptes de pesticides, puisque les agriculteurs pulvérisent l'herbe pour éliminer les trèfles et autres mauvaises herbes...»


L'agriculture n'est pas la seule responsable. «D'une manière générale, le biotope se réduit. On tond les pelouses avant l'apparition de la moindre fleur. Il faut aussi que l'on cultive des prés fleuris pour aider l'abeille, sinon elle peine à trouver sa nourriture !»


C'est certain, l'apparition des tondeuses robot aura certaine-ment un impact un jour aussi.


Cédric Sermeus ouvre une ruche, comme s'il devait encore prouver ce que tous les apiculteurs dénoncent depuis plu-sieurs années : «Regardez celle-ci : les abeilles sont toutes mortes, en grappe, au milieu de la ruche. Et cette autre, plus loin : elle a été désertée par presque toute la colonie, sans raison particulière.»


Séparer les ruches pour pousser les abeilles à élever de nouvelles reines, puis relancer de nouvelles colonies : c'est la seule solution pour tenter de sauver le rucher. «Il n'y a pas d'antidote, on est vraiment impuissants face à ce phénomène qui change fondamentalement le métier de l'apiculteur. Avant, il pouvait se limiter à récolter le miel. Maintenant, il devient un véritable technicien de la ruche...»


Apiculteur, un métier ? «Pour l'instant, je ne vis pas de cette activité Nous n'avons encore qu'une douzaine de colonies parrainées. Mais l'idée, pourquoi pas, est de parvenir à créer un emploi un jour. Nous avons compté qu'il fallait 100 ruches parrainées pour y parvenir...»


• Patrick LEMAIRE


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